Bonjour
Ne croyez pas que je veuille, en citant Bouddha, vous inciter à suivre cette religion. Je n'apporte aucun prosélytisme dans mon travail.
En revanche, cette sagesse millénaire est essentielle. J'en ai déjà parlé me semble-t-il, en citant certaines paroles des évangiles...
Les très nombreuses recherches sur l'auto-compassion au cours de la dernière décennie ont montré ses avantages pour le bien-être. Les personnes qui font preuve de plus de compassion envers elles-mêmes ont tendance à être plus heureuses, plus satisfaites de leur vie et plus motivées, à avoir de meilleures relations et une meilleure santé physique et mentale.
Lorsque nous sommes conscients de nos difficultés et que nous nous traitons avec compassion, gentillesse et soutien dans les moments difficiles, les choses commencent à changer. Nous pouvons apprendre à nous accepter et à apprécier notre vie, malgré les imperfections intérieures et extérieures, et nous offrir la force nécessaire pour nous épanouir.
Qu'est-ce que l'auto-compassion ?
👉 L'auto-compassion consiste à se traiter de la même manière que l'on traiterait un ami qui traverse une période difficile, même s'il s'est trompé, s'il ne se sent pas à la hauteur ou s'il est simplement confronté à un défi de taille.
La définition plus complète fait appel à trois éléments fondamentaux que nous mettons en œuvre lorsque nous souffrons : la bienveillance envers soi-même, l'humanité commune (la reconnaissance que tout le monde fait des erreurs et ressent de la douleur) et la pleine conscience.
Prenons un exemple : une personne proche vous appelle pour vous dire qu’elle s'est fait quitter par son partenaire. Dans cette situation, vous ne lui diriez pas :
« Et bien pour être honnête, c'est probablement parce que tu es vieille, laide et ennuyeuse, sans oublier que tu es trop co-dépendante. Tu as au moins cinq kilos en trop, tes vêtements ne te vont pas et tes cheveux grisonnent. »
Ce sont des choses qu'on ne dirait jamais à un proche (et même à personne), mais étrangement, c'est précisément le genre de choses que nous nous disons à nous-mêmes dans ce genre de situation, ou pire.
Avec l'auto-compassion, nous apprenons à nous parler à nous-mêmes comme à un bon ami :
« Tu vas bien ?" "Tu es belle !" "Souviens-toi que je suis là pour toi" "Est-ce que je peux faire quelque chose pour t'aider ?" "Tu es forte et rayonnante"
Ce n'est pas évident de faire le premier pas vers l'auto-compassion, surtout quand l'auto-critique est déjà bien installée.
Mais attention, l'auto-compassion peut aussi devenir facilement de l'auto-complaisance. Avancer dans l'auto-compassion n'a de sens que si le but est de progresser, de changer. Il s'agit de se donner un roc solide sur lequel on peut s'appuyer et faire face aux événements de la vie.
En clair, l’auto-compassion n’est donc pas synonyme d’égoïsme.
Sans « soin mental », on peut vite se retrouver à la merci du stress, et arriver au burn-out. Il n’y a rien de plus épuisant que d’être harcelé par notre propre critique interne, nous répétant à longueur de temps à quel point on n’est pas à la hauteur.
Pour prendre soin de soi, il faut donc prendre conscience de ce qui se passe en nous et régulièrement pratiquer l’auto-compassion. Associée à la confiance en soi, c’est même le meilleur moyen de dépasser les difficultés, de progresser et donc de réduire naturellement l’autocritique excessive !
Alors plutôt que de vous blâmer, demandez-vous plutôt comment devenir votre meilleur soutien pour avancer et aller mieux.
Comment devenir ami avec soi
Je veux alors citer Jacques Salomé, qui nous partage :
On pense souvent que les spiritualités orientales méprisent le "moi" et cherchent à l’abolir en vue de "s’améliorer". Or, le bouddhisme parle plutôt de bienveillance ("maitri") comme pratique essentielle.
Mais qu’est-ce qu’être « bienveillant envers soi-même » ? La moniale d’origine américaine Pema Chödron répond : « C’est commencer à s’intéresser à soi-même, faire des recherches et être curieux à son propre sujet. » Pour cela, le principal véhicule est évidemment la méditation, car elle permet d’observer, puis d’accepter la moindre de ses pensées et de ses
émotions.
Le but n’est alors plus le nombrilisme, mais une ouverture à la compassion : « Si vous parvenez à avoir envers vous-même cette sorte d’honnêteté, de douceur et de bonté, et à rester clair face à vous, ce sentiment de bienveillance peut s’étendre aux autres sans obstacle. »