Bonjour ,
Je vais vous parler aujourd'hui des grands systèmes du corps qui préservent naturellement la santé. J'évoquerai le rôle particulier du cœur, notre troisième cerveau, et celui de la respiration, l'outil que chacun peut utiliser pour apporter son concours à une bonne santé.
Dès 600 ans avant JC, chez les Grecs la notion de santé est basée sur l’harmonie entre l’homme et la nature.
Les médecines traditionnelles conservent ce concept. Elles insistent davantage sur la prévention, et axent leurs thérapeutiques sur la stimulation des principes de guérison et de défense propre à tous les êtres humains (système immunitaire et neuro-endocrinien) afin de maintenir l’harmonie dans l’organisme.
La médecine occidentale actuelle définit la santé comme l’absence de maladie. La maladie n’est plus un marqueur d’un profond déséquilibre au sein de l’organisme (corps et esprit) mais elle est liée à l’agression de celui ci par un agent extérieur : le microbe.
Le microbe est cet étranger qui vient nous coloniser, nous envahir jusqu’à nous détruire. Cette vision a tendance paranoïaque et dé-responsabilisante pour le patient a été remise rapidement en question par les scientifiques, même si elle reste malheureusement très répandue dans le système de santé actuel. Ainsi Claude
Bernard en 1865 considère-t-il qu’un système est vivant quand il a la capacité à maintenir son équilibre de fonctionnement en dépit des contraintes extérieures et émotionnelles.
Cette capacité est aussi appelée homéostasie. Elle est assurée par tous les grands systèmes régulateurs de l’organisme, neuro-endocrinien et immunitaire et surtout par le système nerveux autonome.
Le système nerveux autonome est le chef d’orchestre de notre organisme. Il fonctionne de manière autonome, c’est à dire sans intervention de la conscience ni de la volonté et il contrôle tous les organes par un réseau de câblage riche et complexe de nerfs. C’est à lui par
ailleurs que revient le rôle de transmettre les informations du cerveau aux organes mais aussi d’intégrer en retour les réponses de ces organes.
Il assure le lien entre la psyché et le corps. Son dysfonctionnement donne naissance aux nombreuses maladies somatiques, de par le déséquilibre au profit du nerf vague ou au profit de son antagoniste, le nerf sympathique.
Ce nerf sympathique mobilise de l’énergie et organise la fuite ou le combat face aux péripéties de la vie. Il peut être considéré comme un accélérateur, et ses neuromédiateurs sont l’adrénaline, la noradrénaline et le cortisol, communément appelées les hormones du stress.
Le système parasympathique (ou nerf vague, ou encore nerf pneumogastrique) emmagasine l’énergie et organise le repos, la digestion, la récupération après un effort physique ou une forte émotion. C’est le frein, et ses
neuromédiateurs sont l’acétylcholine et la DHEA.
La variation de la fréquence cardiaque et le rôle de la respiration.
Dès le 21ème jour de la vie fœtale, les première cellules du cœur se distinguent, juste à côté de celles du cerveau. Dès cet instant, elles battent - même s’il n’y a pas encore de flux sanguin à propulser. Ces cellules vont ensuite évoluer, jusqu’à former au
sein du cœur un système nerveux intracardiaque autonome, selon les toutes dernières recherches. On parle même du cœur comme étant le 3ème cerveau.
C’est ce système nerveux intracardiaque qui permet à un cœur de battre même si celui-ci est déconnecté de l’organisme. Il assure ainsi une pulsation cardiaque comprise entre 90 et 107 pulsations/min, en fonction de l’âge et de l’état du sujet.
Cette fréquence cardiaque est bien supérieure à ce qu’elle est au repos, car dans l'organisme, le système nerveux intra-cardiaque est bien sûr en relation avec le système nerveux autonome. Par exemple, le nerf vague a une action permanente de freinage. C’est pourquoi au repos, la plupart d’entre nous a une fréquence cardiaque
comprise en moyenne entre 70 et 80 pulsations/min.
Sous l’effet du stress, d’une émotion… deux choses vont se passer : le système para-sympathique va « lever le frein », et le système sympathique va « appuyer sur l’accélérateur ».
On comprend donc facilement qu’en chaque instant, sous l’effet des événements de la vie, sous l’effet de nos pensées, de nos émotions… des variations subtiles de notre système nerveux autonome vont agir sur le rythme cardiaque, apportant même au repos des fluctuations de l’intervalle entre deux contractions du
cœur.
Cette capacité à varier entre deux contractions est un signe positif de bonne santé. Elle traduit la capacité de l’organisme à s’adapter à l’environnement et à maintenir l’homéostasie. C'est un des principaux indicateurs de la santé.
À l’inverse une variabilité de fréquence cardiaque faible (d'une contraction à l'autre) sera le signe d’une santé altérée : risque de mort subite, souffrance fœtale, diabète, stress, anxiété, burn-out, dépression…
Une variabilité de fréquence cardiaque ample, stable et régulière donne l’appellation de cohérence cardiaque, nom transmis à la technique de respiration qui promeut cet état, dont nous parlerons un peu plus loin et dans la prochaine Lettre.
Il faut noter également que ce système nerveux intra-cardiaque ne se contente pas de recevoir des informations du système nerveux autonome. Il transmet également des informations vers le cerveau.
Quels sont les facteurs qui modifient la variabilité de la fréquence cardiaque ?
La baisse de la variabilité de la fréquence cardiaque est amenée par l’âge, les maladies cardiovasculaires, le diabète, les cancers, les maladies chroniques, le stress chronique, la dépression, la pollution, l’alcool, le tabac…
L’amélioration de la variabilité de la fréquence cardiaque vient de la sérénité, du repos, de la relaxation, des activités artistiques, de la joie, de l’amour, de la sexualité, de la compassion (très important) du sport, d’une alimentation équilibrée, d’une bonne hydratation…
La santé repose sur trois piliers : le mouvement - activité physique - l’alimentation - consommer les aliments protecteurs (fibres, micro nutriments, …) et éviter les aliments nocifs (sucres, tabac…) - et l’équilibre émotionnel (ou calme mental). Il faut noter que certaines émotions (hostilité, manque d’empathie, colère) sont de véritables toxines mentales.
Le rôle de la respiration
L’étude de ces phénomènes a permis de détecter les effets de la respiration sur le rythme cardiaque et sa variabilité.
Pour aller à l’essentiel, sachez que l’inspiration aura une stimulation sympathique qui mobilise l’énergie de l’organisme, et l’expiration activera le système para-sympathique qui permet le retour au calme et la reconstitution des stocks énergétiques.
En résumé, la pratique d’un exercice de contrôle de la respiration apaise les battements du cœur, augmente la cohérence cardiaque, ce qui a pour conséquence de faciliter l'homéostasie, de modifier l’équilibre mental, de diminuer le stress et l’anxiété et d’être plus serein, apportant de grandes conséquences positives pour la
santé physique et mentale.