Bonjour ,
Savez-vous que la respiration est beaucoup plus essentielle qu'on ne le croit ?
Elle ne suffit pas seulement à apporter l'oxygène à notre sang.
Elle est le lien entre le corps et l'esprit.
Ainsi, nos émotions se traduisent immédiatement par un changement du rythme respiratoire.
Je cite Roland Reymondier :
La colère est associée à des inspirations superficielles, des expirations fortes et des tensions dans tout le corps, surtout au niveau du cou, de la mâchoire, de la poitrine et des mains.
La peur se perçoit par des respirations rapides, superficielles et irrégulières et à la sensation d’un nœud au bas de l’abdomen.
La rage : de longues respirations puissantes.
La panique : une respiration courte, rapide et peu profonde.
La peine et le chagrin s’expriment par une forme de respiration superficielle, spasmodique comme un sanglot, avec sensation de creux au ventre.
L’impatience donne des respirations courtes, saccadées, mal coordonnées et des tensions sur le devant de la poitrine, un cœur qui bat la chamade.
La culpabilité ou le jugement sur soi-même provoque une respiration restreinte, suffocante et un sentiment général de dépression.
L’ennui donne une respiration superficielle, éteinte et des sensations corporelles raréfiées.
Le calme : des respirations lentes et régulières.
La joie longue : des inhalations suivies de longues exhalaisons.
Quant à l’amour, la compassion, la bonté et l’émerveillement, ils suscitent une respiration lente, confortable et un sentiment de réceptivité ouverte et pleine d’énergie dans le corps tout entier.
Si vous prenez quelques minutes pour vous remémorer brièvement des situations où vous avez éprouvé ces émotions, , vous allez immédiatement constater les changements dans votre corps, et notamment sur la respiration.
Or, le stress, l'anxiété, la peur du lendemain vont inciter le corps à respirer plus fortement, permettant ainsi une hyperventilation qui apportera plus d'oxygène aux muscles qui sont supposés nous défendre de la menace, pour la survie. En réalité, nous n'avons que très rarement besoin d'une telle quantité d'oxygène.
Et vous croyez peut-être que de respirer moins va vous priver de l'oxygène : "si je respire moins et peu profondément et encore plus lentement, je ne serais pas « oxygéné » correctement". Cette conclusion est fausse, totalement fausse.
Quand nous respirons profondément tout en ventilant beaucoup à chaque minute, nous faisons pénétrer 10 à 12 litres d’air et nous en rejetons tout autant.
En quelque sorte, nous prenons « goulument » de l’air sans vraiment « savourer » l’inspiration de chaque particule d’air.
A chaque minute, nous avons seulement besoin de 6 litres d’air, le reste ne sera pas utilisé.
Le taux d'oxygène reste constant dans notre corps, le surplus n'est pas utilisé, et rejeté à l'expiration.
Mais la respiration agit dans deux sens : apporter l'oxygène, et évacuer le gaz carbonique. Et avec une respiration trop importante pour nos besoins, le gaz carbonique va insensiblement se raréfier dans notre sang, modifiant son acidité et provoquant d'autres phénomènes.
Notamment, cette quantité insuffisante de dioxyde de carbone contracte les artères, la carotide en particulier, celle qui amène le sang au cerveau. Dans ce cas précisément, peu importe combien d’oxygène parvient aux poumons : cerveau et cœur souffriront d’une pénurie d’oxygène.
Ce manque d’oxygène mettra en action le système nerveux sympathique avec pour conséquence le réflexe de stress (confrontation ou fuite) et augmentation du phénomène d'hyperventilation. C’est alors que nous devenons tendu, irritable et anxieux, réduisant aussi notre capacité à réfléchir clairement et nous plaçant à la merci de pensées et d’images mentales obsessionnelles. Selon
beaucoup de psychologues, cette hyperventilation affecte gravement nos conflits psychologiques et une hyperventilation chronique engendre toujours anxiété, appréhension et peur.
Il y a là un cercle vicieux, car la sensation ressentie est celle d'un manque d'oxygène. L'envie nous vient alors de forcer notre respiration pour qu'elle soit profonde pour augmenter son volume.
Mais il faut surtout ralentir la respiration.
D'une manière habituelle, le rythme moyen de la respiration est entre 12 et 14 fois par minute, ce qui est déjà bien au delà du minimum nécessaire. Mais bien souvent, nous respirons plus vite encore, surtout si nous bloquons nos abdominaux et ne respirons qu'avec la partie supérieure de nos poumons.
Cela a pour conséquence de mettre en place cette hyperventilation si néfaste.
Comment faut-il donc respirer ?
Il y a donc un réapprentissage de la respiration qu'il convient de mener.
Nous menons souvent ce type d'exercice dans le cadre des méditations que j'anime : l'enjeu lorsqu'on observe sa respiration est de le faire dans le calme et sans tension excessive.
Il est important d'être confortablement installé, dans une posture bien droite qui n'apporte aucune contrainte à la respiration. Des épaules rentrées, un dos vouté, un abdomen comprimé sont des contraintes néfastes qui conduisent à l'hyperventilation.
Avant de commencer, il faut aussi veiller à être au calme, et prendre le temps d'apaiser les émotions qui sont peut-être présentes. S'assurer de ne pas être dérangé pendant le temps de cette méditation.
On commence par porter attention à sa respiration. Simplement d'observer comment elle se fait. Sans essayer de la modifier. En posant une main sur le ventre - un peu au dessus du nombril - on peut alors observer si le ventre se gonfle lors de l'inspiration. C'est le rôle du diaphragme. Bien souvent, cette respiration abdominale est absente. Si c'est le cas, continuer de se
détendre pour laisser le diaphragme agir dans la relaxation.
Il est important d'inspirer par le nez : un gaz y est présent : l'oxyde nitrique. Le fait d'en inspirer une petite quantité lors de l'inspiration est très utile pour homéostasie, l'équilibre biologique du corps.
Les 4 R
Très graduellement, on commence alors à réduire très légèrement l'inspiration. Contrairement aux idées reçues, il n'est pas nécessaire de respirer profondément, puisque la respiration normale apporte déjà plus d'oxygène que nécessaire.
Ralentir. Le rythme de la respiration se ralentit. Par exemple en expirant lentement. Le fait que la durée d'expiration soit plus longue que celle de l'inspiration active le système parasympathique qui a pour rôle d'apporter le calme dans l'organisme (ralentissement du rythme cardiaque et baisse de la
tension).
Retenir. Après chaque inspiration, retenir sa respiration quelques instants (attention : ce n'est pas un concours).
On peut compter régulièrement les secondes afin de réguler sa respiration pendant la durée de cet exercice. Par exemple, inspirer pendant 3 secondes, Bloquer une ou deux secondes, puis expirer doucement pendant 5 secondes, et attendre un court instant avant de refaire le cycle suivant. De
cette manière, nous allons prendre 5 à 6 respirations par minute, ce qui est largement suffisant pour son apport en oxygène, mais bien plus efficace pour une bonne respiration et pour apporter du calme à notre esprit et à notre corps.
En pratiquant régulièrement une telle manière de respirer, nous créons dans notre cerveau des chemins neuronaux plus performants pour respirer, que nos vieilles habitudes pilotées par nos émotions. Nous les contrôlons ainsi beaucoup mieux.
Une telle respiration aura donc un bénéfice considérable sur notre esprit (émotions...) et sur notre corps.
Une séance chaque semaine pour réapprendre à respirer
Je vous invite si vous le souhaitez à participer à notre séance hebdomadaire de méditation. Elle est gratuite. Si son horaire ne vous convient pas, vous pouvez la suivre en replay.