Bonjour ,
C'est fort possible, et je crois même qu'à un degré ou un autre, beaucoup d'entre nous le sommes.
Parfois, on parle aussi d'atychiphobie.
De quoi s'agit-il ?
Tout simplement, l'atychiphobie est la peur de l'échec. Éprouver un doute normal concernant la réussite de certains projets, de certaines relations ou d'examens est assez répandu. C'est quand ce doute prend des proportions anormales et handicapantes que l'on parle de phobie. La kakorrhaphiophobie inclut même la peur du rejet à cette peur de l'échec.
Que ce soit par manque de confiance dans ses propres capacités, ou par crainte du ridicule qu'un échec pourrait provoquer, l'atychiphobique peut aussi avoir peur de prendre des risques.
6 signes fréquents d'atychiphobie
Ainsi, les personnalités qui souffrent de cette situation vont se réfugier dans des habitudes comportementales qui peuvent devenir gênantes pour elles, pour leur épanouissement :
- Elles ne voudront jamais se porter volontaire pour prendre la responsabilité d'un projet
- Elles ne retiennent que les remarques négatives
- Elles se comparent aux autres et à leurs succès
- Elles se sentent mal à l'approche d'un évènement important
- Elles sont plutôt perfectionnistes
- Elles doivent souvent lutter contre la procrastination
L'anticipation négative
Comme pour beaucoup d'autres situations chez la plupart des personnes, celles qui sont atteintes de ce trouble vont passer beaucoup de temps à faire la répétition mentale du pire qui va pouvoir se passer, et des conséquences désastreuses qu'elles en attendent.
Par exemple, un business man qui va faire une présentation importante devant ses collègues peut s'imaginer négativement en train de bredouiller, de déclencher des réactions négatives de son audience, d'avoir un trou de mémoire, d'être interrompu, de ne pas être clair et convainquant, etc...
Et même, souvent ce ne sont pas seulement des choses plausibles qui sont ainsi anticipées et visualisées. Souvent notre esprit utilise des chemins d'exagération, qui vont s'appuyer sur des peurs ou des craintes existantes, et créer des scenarios potentiels ridiculement irréels.
Ainsi par exemple, outre la répétition des défauts (vus plus haut) de cette présentation : et si l'électricité était soudain coupée ? Et si son pantalon tombait en entrant sur l'estrade ? Et si un ours entrait et se mettait à dévaster la pièce au moment crucial de la présentation ?
L'exagération et les soucis excessifs sont des ingrédients clé de cette anticipation négative.
L'esprit est vraiment très créatif. C'est pourquoi, lorsqu'on fait cet exercice d'anticipation et de répétition mentale, il est essentiel de s'assurer que ce qui est anticipé est positif et aidant.
La loi de la concentration de l'attention, et la loi de la répétition
En faisant cet exercice de répétition et d'anticipation, 2 lois clés de l'esprit sont à l'œuvre : la loi de la concentration de l'attention, et la loi de la répétition.
Ces lois, pour faire court, disent que :
- plus on se concentre sur une idée,
- plus elle prend de l'importance et de la place,
- et plus on répète ce processus d'anticipation,
alors plus les probabilités que ce que vous avez représenté dans votre esprit arrive réellement quand vous serez dans la réalité (bon, peut-être pas l'histoire de l'ours, mais vous m'avez compris).
Et donc si votre anticipation est utilisée pour pratiquer assidument dans votre esprit comment vous allez faire pour échouer, et devenir ainsi très au fait de comment vous allez vous y prendre, que pensez-vous qu'il va arriver quand vous serez dans la réalité ? Que vous essayerez de traverser ce terrain que vous avez miné lors de ces répétitions, encore et encore ?
Eh oui, vous allez probablement mettre en œuvre tout ce que vous avez imaginé qui allait mal se passer.
Aussi, comme vous pouvez maintenant le deviner, il est bien meilleur de se concentrer sur un imaginaire qui vise une issue positive et de répéter de faire cela, plutôt que de répéter le repérage de tous les pièges qui pourraient se présenter.
Comment en sortir ?
Chez leur patient atteint d'atychiphobie, les psychologues vont tenter d'identifier la ou les causes de ces peurs d'échecs ou de ces sentiments humiliants ou embarrassants.
En hypnothérapie, il est tout à fait possible de s'affranchir de la connaissance de la cause. En effet, la personne qui souffre de ces peurs de l'échec peut avoir enfoui ces causes très profondément dans son inconscient, peut-être aussi parce que ce souvenir reste douloureux.
Contrairement aux thérapies mises en œuvre par les thérapeutes classiques (parole, conseil, thérapies cognitivo-comportementales...), l'hypnothérapie va s'attacher à dissocier l'expérience d'un échec pour construire une réalité positive imaginaire qui va prendre place, par une reprogrammation mentale, à la réalité imaginaire négative habituellement anticipée par la personne. Ce sera ma première action.
En second lieu, une projection du futur positif sera visualisée, plus ou moins de la façon suivante.
Pour vous montrer un exemple, j'aimerais que vous pensiez à une situation prochaine qui a de l'importance pour vous, ou même qui vous pose souci. Que ce soit un discours, un examen, une présentation, une cérémonie, ou même une conversation difficile ou une rencontre personnelle que vous anticipez.
Imaginez ce que vous devez faire pour vous préparer au mieux pour cette situation. Imaginez que vous vous y préparez maintenant, à votre façon. Vous vous connectez exactement à ce que vous devez faire, et vous répétez ce processus de préparation dans votre esprit, encore et encore, de sorte que vous allez être fin prêt pour faire face à cette situation quand ce sera le moment.
Maintenant, je voudrais que vous imaginiez que vous êtes sur le point de vivre cette situation, et vous imaginez que vous allez la vivre avec un état d'esprit très positif, en sachant que vous allez être capable de faire face, et de faire au maximum de votre mieux.
Et vous vous imaginez vous-même maintenant, recevant l'expérience de ce que vous allez expérimenter quand cette situation va se passer. Vous imaginez que vous faites tout ce qui est nécessaire, de sorte que vous faites de cette situation la meilleure expérience possible, maintenant.
Ressentez tout sentiment et toute sensation dans votre corps qui vous permet de vous sentir à l'aise, confortable et confiant alors que cette situation se déroule. Visualisez comment vous vous débrouillez vous-même pour résoudre à votre manière toute circonstance difficile qui peut survenir, et d'une manière qui est appropriée pour cette situation et pour vous.
Maintenant, vous accélérez le film, et vous imaginez que la situation est arrivée à un succès final. Imaginez comment vous ressentez la satisfaction que tout se soit bien passé. Et aussi, connectez-vous à ce que vous avez bien réussi. Et imaginez les félicitations que vous vous donnez à vous même sur la manière dont vous avez géré tout cela, en repensant à toutes les choses positives de cette situation et de
ce que vous avez fait.
Voilà ce qu'est une projection du futur positif. À tout cela, dans mon travail d'hypnothérapie, j'ajouterais en troisième lieu un travail sur la confiance en soi, qui permettra de la renforcer et la rendre inébranlable.
Le subconscient s'étant nécessairement connecté à ces événements du passé qui peuvent être la cause de cette phobie, je lui re-commanderai enfin de résoudre naturellement et sainement ces événements, et de les ranger dans le tiroir approprié de la mémoire, celui qu'on ferme à clé, qu'on peut visiter au besoin, mais qui ne laisse pas son contenu venir envahir la vie à mauvais escient.
Repérer ces peurs de l'échec
Dans la vie, il y aura des moments où vous ressentirez cette peur. Par exemple, face à :
- une réticence à essayer de nouvelles choses
- l'incapacité de suivre des objectifs
- la crainte que des personnes ne s'intéressent plus à vous
Dans ces moments, relisez cette lettre en l'appliquant à votre situation. Dans l'idéal, faites-le en auto-hypnose ou lors d'une méditation.
Et si vous n'y parvenez pas par vous-même, vous savez que je suis là, et que nous pouvons le faire aussi à distance, en visio.